Formation de l'écrivain
Le véritable défi, c’est de ne pas s’engluer durant les années de formation. Mais les années de formation ne sont pas celles habituellement décrites sous cette appellation. C’est dans un but utilitaire que la société a balisé des chemins, se justifiant même avec des données faussement scientifiques : Vingt-cinq ans serait l’extrême limite de la formation ; le cerveau commençant alors à rencontrer des difficultés pour acquérir de nouveaux savoirs. Cet axiome est véridique, sûrement en ajoutant : le cerveau bombardé depuis l’enfance par de nombreuses heures quotidiennes de télévision. Avant vingt-cinq ans, parler de formation est un abus de langage ! « acquisition des savoirs de base » serait préférable. Les institutions sont alors indispensables, famille, écoles, lycées, facultés etcetera. Mais c’est ensuite que débute la véritable formation. Quand le terreau a été suffisamment drainé. Naturellement, à cet âge, on nous veut au travail. La véritable lutte pour l’autoformation débute vers 25 ans. Elle durera au moins une décennie. N’ayez alors aucun état d’âme sur la méthode. C’est un combat pour le savoir, pour la vie. S’impliquer ailleurs que dans son autoformation sera fatal. Salarié, cadre, peut-être, si la réalité politico-économique ne laisse d’autre alternative. Mais fondamentalement en dehors de toutes implications, perturbations.
La perturbation est-elle l’ennemie mortelle de la formation ? (proposition de sujet pour le bac... inacceptable !).
Une vie... normale...
Tu ne pourrais pas avoir « une vie normale » ?
Avoir une vie « normale », participer à la vie locale, associative, sociale, politique... Exister socialement... Ajouter « faute d’exister » énerve.
Mais ce mode de vie n’est pas tenable ! Tu ne tiendras pas comme ça jusqu’à la retraite !
Soit je crèverai avant... ce qui me donnerait raison de ne pas avoir gâché des années à cotiser pour obtenir « une bonne retraite ». Soit une solution viendra « tout naturellement » de mon « activité ». Nul créateur n’est à l’abri d’une certaine reconnaissance, au moins d’une audience lui permettant d’en vivre décemment ! Soit je vivrai de peu. Comme aujourd’hui !
Ou alors tu seras « obligé de » ! Vivre de peu permet de relativiser tout « obligé de ». J’ai toujours des doutes sur un « obligé de » en démocratie... c’est souvent qu’un confort ou un engagement dépassait la résolution de « vivre autrement ». Mais cette remarque, il est préférable de l’éviter devant certaines oreilles, il est humain de ne pas briser les petits raisonnements, petits arrangements avec la réalité, petits arrangements qui rendent la journée bagnole–boulot-macdo-télé supportable.
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